CHAPITRE 1 :

  • Roseline Nkezabahizi
CHAPITRE 1 :
 
 
Pascalina fit son entrée dans le casino de Campione au bras de Francisco. Pour l’occasion, elle portait une robe de mousseline noire très sexy aux fines bretelles et de grosses boucles d’oreilles. Elle chaussait des bottes à talons hauts assorties. Pascalina était tout simplement superbe. Francisco avait opté pour une veste et un jean. Quant à Adriana, elle portait une robe couleur crème sexy, asymétrique et ras du cou qui lui allait à ravir. Ses cheveux ondulés encadraient son visage de façon charmante et Pascalina l’avait superbement maquillée. Elle était perchée sur des talons hauts assortis. La sage Adrianna avait fait la place à une véritable tentatrice ce soir.
-Je suis si heureuse d’être ici ! s’écria Pascalina, c’est un autre monde. Francisco, je veux tout voir, absolument tout !
-Tes désirs sont des ordres, petite sœur.
Adrianna arqua les sourcils. Ainsi, Francisco ne se doutait de rien.
-Comme appelle-ton ce jeu, Francisco ? demanda Pascalina de plus en plus éblouie.
-C’est un billard. Il en existe d’autres. Viens que je te montre le Black Jack !
Ils tournèrent dans la salle de jeux pendant une trentaine de minutes. Pascalina découvrit les machines à sous, le Royal Ascot, le chemin de fer… Tout à coup, elle pressa le bras de Francisco.
-S’il te plaît, je veux jouer à la roulette américaine. Allez, juste un tour ! le supplia-t-elle.
-Eh bien…
-Qu’est-ce que cela veut dire, Pascalina ? Je croyais que nous étions venus juste pour observer les autres jouer ! s’insurgea Adrianna. Il est hors de question que je te laisse jeter de l’argent par la fenêtre. Nous n’en avons pas assez au cas où tu l’aurais oublié. D’ailleurs, le loyer, j’aurai des difficultés à le payer ce mois.
Pascalina était sur le point de fondre en larmes. Francisco jugea bon d’intervenir :
-Adrianna, Pascalina a besoin de décompresser après toutes ces semaines d’étude. Je veux bien la laisser jouer un tour. Allez ma chérie, après toi !
-Merci Francisco. Tu es un amour ! dit-elle, en lui faisant une bise sur la joue.
Francisco éclata de rire.
-C’est bon pour cette fois. Mais ne nous refais plus ce coup là, d’accord ?
-D’accord, cousine.
Cette dernière sortit quelques billets de banque de son portefeuille et les lui remit.
-Garde cela sur toi. Tu pourrais en avoir besoin. Je vais nous chercher de la limonade. Merci encore Francisco.
Ce denier la regarda s’éloigner avec un pincement au cœur. Pascalina fronça les sourcils. Qu’est-ce que cela voulait dire ?
-Tu sembles bien pensive, Pascalina, remarqua Francisco qui s’était repris.
Elle sursauta.
-Excuse-moi. Je pensais aux travaux pratiques que je dois rendre lundi.
-Oublie un peu les études et éclate-toi !
-Tu as raison. Je dois profiter au maximum de ma soirée, dit-elle, en reprenant son air enjoué.
*****
-Désolé mademoiselle, je ne peux pas vous laisser passer.
Adrianna leva la tête. Son regard croisa celui d’un homme robuste à l’air malveillant. Il était tout de noir vêtu.
-Pardon, c’est à moi que vous parlez ?
-Oui mademoiselle. Cet accès est strictement interdit.
-Puis-je savoir pourquoi ? À ce que je sache, je veux juste acheter des limonades !
Des hommes étaient assis autour d’une table et jouaient au Poker. Tous respiraient la bourgeoisie.
-Mademoiselle, monsieur Antillo Montes De Ocar joue en ce moment. Vous n’êtes pas censée ignorer que ce passage est strictement interdit à toute personne en dehors de ses intimes.
Adrianna secoua la tête.
-J’ai l’impression que nous ne nous comprenons pas. Monsieur, je n’ai que faire de votre Montes machin. Tout ce qui m’intéresse en ce moment, c’est d’aller chercher des limonades et de retourner sagement à ma place.
-Mademoiselle, vous allez m’obliger à employer la force avec vous, la menaça-t-il en lui saisissant le bras.
-Osez le faire et vous verrez de quoi est capable une femme humiliée ! rétorqua-t-elle.
Les hommes présents à la table de Poker arrêtèrent de jouer pour suivre la scène qui se déroulait sous leurs yeux. Ils la trouvaient cocasse.
-Mademoiselle, vous voyez dans quelle situation vous me mettez !
-Je ne vois rien du tout. Tout aurait été simple si vous m’aviez laissée passer.
L’homme serra la mâchoire. On aurait dit qu’il allait la battre. Adrianna prit peur. Elle recula instinctivement. Tout à coup, une voix impérieuse se fit entendre :
-Jolnio ! Laisse-la tranquille ! Elle est mon invitée.
-Oh ! Excusez-moi monsieur. Je ne le savais pas. Je…
-Cédez-lui le passage maintenant ! coupa l’homme.
Surprise, Adrianna resta clouée sur place. Qui était ce bel homme élégant qui venait de lui sauver la vie ? Il était toujours assis dans le fauteuil moelleux. Derrière lui, se tenaient deux gardes du corps. Adrianna se mit à l’observer sans se gêner. Il devait avoir une trentaine d’années ou même plus. Il possédait un teint cuivré, une moustache fine, des cheveux noirs bouclés et des traits réguliers. Il n’y avait pas à discuter. Cet homme était vraiment séduisant. Il portait un costume avec une écharpe de soie blanche autour du cou. Il se leva, faisant aussitôt réagir Adrianna. Son regard était pénétrant mais indéchiffrable.
-Bellezza, veuillez excuser le vilain comportement de Jolnio. Je vous en prie, asseyez-vous à ma droite ! fit-il en lui désignant le siège qui se trouvait juste à côté de lui.
Adrianna s’approcha, hypnotisée par lui. Il lui prit la main qu’il baisa et l’invita à s’asseoir. Ensuite, il la présenta aux autres comme étant Bellezza, l’une de ses amies. Adrianna ne rectifia rien, encore sous le choc. Tous s’extasièrent sur sa beauté sauf lui. Elle le trouva finalement très bizarre. Il ne souriait pas ; du moins, pas pour l’instant. Il se tourna tout à coup vers elle :
-Que boirez-vous ?
-Un grand verre de limonade.
Les rires fusèrent de partout. Adrianna se rendit compte de sa bêtise lorsque l’un des partenaires de jeux de son « sauveur » s’esclaffa en disant :
-De la limonade ! Comme elle est drôle celle-là ! Croyez-vous vraiment qu’on serve ce genre de boissons au casino de Campione ?
Elle rougit comme une pivoine. On aurait pu cuire un œuf sur ses joues. Une fois de plus, l’homme vint à son secours :
-Bellezza a toujours été une très bonne comédienne. J’ai cru qu’elle nous aurait dispensés de sa comédie ce soir mais je constate qu’elle ne peut pas s’en passer. J’avais oublié qu’elle raffole de Perrier. Garçon, occupez-vous de trouver rapidement une flûte de champagne pour ma très chère amie.
-Tout de suite, monsieur.
Le calme étant revenu autour de la table, l’homme attendit qu’elle reçoive sa boisson avant d’annoncer brusquement :
-Mes chers amis, ce soir, je me sens très heureux à l’intérieur de moi. Que diriez-vous d’une autre partie de cartes ?
-Oui, pourquoi pas ?
-L’enjeu est gros. Et c’est ma chère Bellezza qui va me faire le plaisir de distribuer les cartes. Elle remplacera en effet notre croupier. J’y tiens tout particulièrement.
-Pardon ? fit Adrianna surprise.
L’homme ne lui accorda aucun regard. D’une voix sereine, il poursuivit :
-Je paris deux millions d’euros. Et vous ?
Tous ouvrirent grandement les yeux. Adrianna avait du mal à croire que cet homme parle sérieusement. On parlait de deux millions d’euros tout de même ! Rapidement, les paris furent faits. Tous témoignaient présent un profond respect à Adrianna. Qui était-elle réellement pour que le fils du roi de la mafia Gartuso Montes De Ocar, parie jusqu’à deux millions ? Ce dernier se tourna vers Adrianna et enfin, un mince sourire se dessina sur ses lèvres.
-Battez et distribuer les cartes, Bellezza.
Adrianna s’exécuta la main tremblante. Et s’il perdait par sa faute ? Elle les observa jouer, la peur au ventre. Les dieux furent de son côté puisque son « sauveur » remporta la partie. Elle se jeta dans ses bras, émue.
-J’ai eu la plus belle peur de ma vie, lui avoua-t-elle.
Avant qu’il ne dise un mot, une voix dure se fit entendre :
-Qu’est-ce que tout ceci signifie, Adrianna ?
Celle-ci sursauta et leva la tête, confuse. Francisco l’observait froidement. Quant à Pascalina, la scène semblait l’amuser.
-C'est-à-dire que…
-On rentre ! annonça Francisco, apparemment très en colère.
Pascalina jugea bon d’intervenir :
-Francisco, franchement, je ne te comprends pas. Adrianna passe une formidable soirée. Quelle est cette idée de l’écourter ?
La concernée se sentit mal à l’aise. Elle se tourna vers son « sauveur » :
-Monsieur, merci pour tout. Il est temps que je rentre. Passez une agréable soirée.
Celui-ci la retint par le bras.
-Attendez !
Puis, se tournant vers Jolnio, il lui chuchota quelque chose à l’oreille. Ce dernier acquiesça et s’éloigna. L’homme fit sortir son chéquier, y inscrivit quelque chose et le remit à Adrianna.
-Pour vous remercier de m’avoir porté chance au jeu, annonça-t-il.
-Mais, je…
-J’insiste Bellezza.
Adrianna le remercia et annonça à Francisco et à Pascalina qu’ils pouvaient rentrer. L’homme l’observa d’un regard appréciateur et se dit que cette femme était vraiment affolante. Elle venait de lui apporter du baume au cœur. Pendant longtemps, il avait cru que tout était perdu et au moment où il s’y attendait le moins, elle lui apparaissait, sortit d’il ne sait où.
-Combien t’a-t-il remis ? demanda Pascalina toute excitée.
-Je ne le sais pas. Figure-toi que je n’ai pas jeté un coup d’œil au chèque.
-Fais voir ! Oh ! Mon Dieu ! Adrianna, nous sommes millionnaires ! Nous sommes riches ! cria-t-elle. Il t’a offert deux millions d’euros !!!
-Que dis-tu ? fit Francisco qui jusqu’alors avait gardé le silence.
-En es-tu certaine ? questionna Adrianna.
-Mais oui ! Regardez vous-même !
Adrianna faillit perdre connaissance lorsqu’elle compta le nombre de zéros inscrits sur le chèque. Francisco et Pascalina la tinrent à temps.
-Adrianna, est-ce que ça va ? s’inquiétèrent-ils.
-Euh…oui. C’est… vraiment extraordinaire ! Je… Il doit vraiment être riche pour poser un tel acte de générosité.
-Bien sûr qu’il est riche ! s’écria Francisco. Je me demande bien ce que tu faisais à sa table.
-C’est vrai Adrianna. Raconte-nous comment tu as rencontré le célèbre Antillo Montes De Ocar.
-Quoi ? C’est le successeur et futur héritier de sir Gartuso Montes De Ocar ?
-Mais oui ! fit Pascalina. Où donc as-tu la tête, chère cousine ? Tout le monde connait les Montes De Ocar, cette puissante famille imprégnée dans la mafia. D’ailleurs, tous ces hommes en compagnie desquels tu étais sont des mafiosi. Les Montes De Ocar sont la plus riche famille de toute l’Italie. Tu en as de la chance, toi ! Gartuso est également un baron de la vigne. Il est actionnaire et propriétaire de nombreuses sociétés et exporte les meubles italiens à travers le monde entier.
-Il est d’ailleurs le principal actionnaire de la société de téléphonie mobile qui nous emplois, ajouta Francisco. Depuis qu’il a perdu la vue, le vieux Gartuso a confié toutes ses affaires à son fils et s’est retiré en Sicile, le fief de la mafia. C’est un homme redoutable malgré le fait qu’il soit aveugle.
-Tout s’explique à présent.
-Antillo Montes De Ocar est aussi mauvais que son géniteur. Il est dans le trafic de drogues et a fait tuer bon nombre de personnes.
-C’est faux ce que tu dis, Francisco ! s’insurgea Adrianna. Antillo est un homme bon, respectueux, généreux et…
-Ah ! Oui ? À cause du chèque qu’il t’a offert ?
-Non !
-Pendant que j’y pense, tu ne nous as toujours pas donné les explications que nous attendons. J’étais fou d’inquiétude pour toi et voici que je te retrouve avec des mafiosi ! l’accusa-t-il.
Adrianna leur raconta les circonstances de sa rencontre avec Antillo. Ils arrivèrent à la sortie du casino. Elle aperçut Jolnio arrêté à côté d’un taxi. Il tenait un gros carton entre ses mains.
« Qui attend-t-il, celui-là ? » se demanda-t-elle.
À peine venait-elle de s’interroger qu’il s’avança vers elle.
-Mademoiselle !
-Que me voulez-vous ? demanda-t-elle, méfiante.
-Monsieur Montes De Ocar m’a demandé de vous remettre ce carton de bouteilles de champagne Moët&Chandon de la meilleure qualité pour célébrer votre réussite au jeu.
-Oh ! fit Adrianna médusée.
-Remerciez monsieur Montes De Ocar de sa part, dit Pascalina en prenant le carton des mains de Jolnio.
-Bien, dit-il en faisant mine de s’éloigner.
Adrianna, Pascalina et Francisco une fois dans le taxi, Jolnio monta dans celui qu’il avait arrêté auparavant et demanda au chauffeur de les suivre.
-Waow ! Pour une soirée réussie, c’en est une ! s’écria Adrianna.
-Tu le crois ? fit Francisco sceptique. Ma chère, sache qu’un mafioso ne fait rien pour rien. Bientôt, tu entendras parler de lui.
-Oh ! Francisco, n’enquiquine pas ma Adri. Et puis, tu ne me feras pas croire que tu refuseras de goûter à ce champagne de si bonne qualité ! Après tout, il a été offert par un mafioso !
-J’avoues que tu m’as bien eu. J’emporterai même trois bouteilles avec moi.
Adrianna éclata de rire, imitée en cela par Pascalina.
*****
Le mobile d’Antillo sonna au moment où il quittait le casino.
-Allô Jolnio ! Le travail est-il accompli ? demanda-t-il simplement.
-Oui monsieur. Elle habite Milan, dans un quartier précaire.
-Bien. Rejoins-moi à mon domicile.
-Bien monsieur.
Antillo raccrocha, un sourire carnassier et satisfait sur les lèvres. Il n’avait pas eu tort d’envoyer Jolnio en filature.
*****
Après avoir sablé le champagne avec elles, Francisco rentra chez lui. Pendant un bon moment, elles fredonnèrent avec frénésie une chanson d’adolescentes.
-Que penses-tu d’Antillo ? demanda brusquement Pascalina à sa cousine.
-Ben, il est fort séduisant, riche mais bizarre.
-Dans tous les cas, je crois que tu lui as tapé dans l’œil.
-Je t’en prie, il n’a pas affaire aux femmes comme moi.
-Ah ! Oui ? Et pourtant, il a été plein d’égard pour toi, ma chère « Bellezza » ou si tu préfères ma chère « Beauté. »
-Oh ! Je t’en prie, arrête avec ça ! Je m’appelle Adrianna.
-Franchement, il m’aurait plu qu’il te garde à ses côtés pour toujours. Tu semblais tellement heureuse auprès de lui ! Pourquoi ne lui as-tu pas demandé son contact ?
-Il ne me l’aurait pas remis. N’oublie pas que c’est un homme très influent. Et puis, pour le voir, il faut braver des tas de gorilles. En toute sincérité, je ne me sens pas de taille à les affronter.
Pascalina poussa un soupir.
-Nous n’avons plus qu’à attendre qu’il te contacte dans ce cas.
-Il ne le fera pas.
-On parie combien ?
-Rien parce que je sais que j’ai raison. Au fait, et avec Francisco ? Comment les choses évoluent ?
-Mal ! Ce fou furieux ne se rend pas compte que je l’aime. Et puis, je crois qu’il est…
-Qu’il est quoi ? Va au bout de ta pensée !
-Je crois qu’il en pince pour toi.
Adrianna avala son champagne de travers.
-Tu es folle de penser à une telle chose ! Francisco est mon meilleur ami.
-Pourvu que je ne sois pas dans le vrai.
-Bien sûr que tu es dans le faux !
-Sérieusement Adri, la réaction qu’il a eue ce soir ne t’a-t-elle pas mise la puce à l’oreille ?
-Francisco s’inquiétait pour moi, c’est tout ! Parlons d’autres choses ! Par exemple, comment allons-nous gérer cet argent ?
-C’est à toi de voir.
-Eh bien, je pense que nous allons remettre une somme consistante à oncle Mattéo et à tante Gloria afin qu’ils s’achètent une parcelle en campagne et y construisent la maison de leur rêve. Je verserai ensuite des sommes consistantes sur nos comptes bancaires. Une autre partie de l’argent servira à nous offrir tout ce dont nous raffolons. D’ailleurs, je compte acheter un appartement dans un quartier bourgeois. Je ne supporte plus cet endroit mal famé.
-Ah l’argent ! fit Pascalina en pouffant de rire, je suis d’accord, cousine chérie. Qu’as-tu d’autre en tête ?
-Nous allons renouveler nos garde-robes, acheter des parfums capiteux, des bijoux de valeurs ! Nous allons nous offrir des voyages ou pourquoi pas une croisière ?
-Je suis déjà dans les nuages, Adrianna !
-Oh ! La ! La ! Je n’arrive pas à croire que nous allons gouter à la bourgeoisie ! Tout ce changement en une soirée !
-Heureusement que deux millions ne signifient rien devant Antillo ! fit Pascalina en s’esclaffant.
-Tu sais Pascalina, j’ai toujours rêvé d’acheter une superbe montre rehaussée de pierres précieuses que j’ai vue un jour devant une joaillerie où je faisais du lèche-vitrine.
-Dans ce cas cousine, n’hésite pas à l’acheter. Ce n’est pas tous les jours qu’on possède deux millions d’euros ! Il faut bien en profiter.
Elles éclatèrent de rire et se resservirent du champagne.
-Je ne te remercierai jamais assez d’avoir eu cette idée de sortie au casino, dit Adrianna en la serrant dans ses bras.
CHAPITRE 1 :
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