CHAPITRE III DE BEAUTE FATALE:

  • Roseline Nkezabahizi
CHAPITRE III :
 
Pour l’occasion, Phillice portait ce samedi, une robe haute couture Lanvin qui la moulait comme une seconde peau. Elle portait des chaussures à talons hauts Christian Louboutin et se sentait très en valeur avec son maquillage parfait et ses cheveux retrouvés en un chignon compliqué et harmonieux. Elle n’oublia pas de porter l’une des parures que lui avait offerte Lewis et se parfuma abondamment de Ricci Ricci. Avec une telle présentation physique, Lewis, quelque soit sa colère, lui accorderait de l’attention. Lorsqu’elle gara sa Bugatti Veyron devant le grand et luxueux duplex de Lewis, elle marqua une pause avant de descendre de la voiture. Tout se jouerait dans les minutes à venir. Lorsqu’elle sonna à la porte, le vigile vint la lui ouvrir. Il cligna des yeux en la voyant.
-Bonjour madame. Vous désirez ?
-Bonjour. Je souhaiterai parler à monsieur Henares.
Une expression de surprise passa sur le visage du vigile.
-Comment ? Vous ne le savez pas ?
-Quoi donc ?
-Monsieur Henares se marie aujourd’hui. Ils sont tous à l’hôtel de ville de Madrid.
Phillice se sentit prise de vertige. Elle s’appuya à la porte. Le vigile l’attrapa.
-Madame, vous ne vous sentez pas bien ? Entrez vous asseoir s’il vous plaît !
-Non, ce n’est pas nécessaire que je m’asseye. Cela passera, réussit-elle à dire.
Elle consulta sa montre. Il était à peu près seize heures trente.
- À quelle heure est prévu le mariage ?
-Seize heures madame.
-Ok. Merci.
Phillice remonta dans sa Bugatti et démarra en trombe. Lewis ne pouvait pas épouser une autre femme. Ce n’était pas possible ; pas après qu’il l’ait retrouvée. Il n’était peut-être pas trop tard pour qu’elle lui parle. Lorsqu’elle arriva à la mairie de Madrid, elle dût se rendre à l’évidence. C’était bien le mariage de Lewis que l’on célébrait. Les mariés venaient de s’embrasser. Lewis portait un costume de marié Gucci. Quant à sa nouvelle épouse, elle avait fière allure dans sa robe de mariée. Les larmes perlaient sur les joues de Phillice. Elle avait si mal qu’elle ne remarqua même pas que les hommes présents dans la salle la dévoraient du regard. Tout était fini. Elle avait tout perdu. À quoi cela servait-il de vivre ? Sa mère l’avait rejetée, son image était entachée et pire, l’amour de sa vie appartenait désormais à une autre femme. Comment supporterait-elle de vivre après toutes ces pertes importantes ? Soudain, un homme se dressa devant elle. Un homme au visage carré, aux lèvres bien dessinées, aux yeux sombres et à la chevelure brune. Il la fixait avec des yeux méchants. Elle sursauta.
-Qu’est-ce que tu fais ici ? Qui t’a autorisée à venir ici ? explosa-t-il en la saisissant par les épaules.
Phillice sursauta de plus bel comme si l’on venait de la gifler.
-Fais-moi plaisir, dégage d’ici avant que je ne t’étrangle !
Tous les invités se retournèrent pour suivre la scène. Les larmes commencèrent à ruisseler sur les joues de Phillice.
-N’as-tu pas entendu ce que je viens de te dire ? Pourquoi ne bouges-tu pas ton corps de putain de là ? Lewis n’est plus à toi. Désormais, il est l’époux de Catherine. Tu n’es qu’une croqueuse d’hommes et tu mérites de rester seule et malheureuse jusqu’à la fin de tes jours !
-Non ! réussit-elle à crier. Non ! Ce n’est pas vrai. Je ne suis pas cette femme abjecte que tu décris ! Juan, je suis désolée, mille fois désolée pour le tort que je t’ai causé involontairement et…
-Tais-toi ! N’attire pas plus de regard sur toi ! Les mariés arrivent. Tu ferais mieux de leur céder le passage.
Phillice comprit qu’elle avait bel et bien perdu Lewis. Elle eut l’impression d’avoir reçu un coup de poignard dans sa poitrine. Désormais, Lewis était un homme marié. Comment pourrait-elle l’approcher encore avec ses scrupules ? Lorsque les mariés arrivèrent à son niveau, elle éclata en sanglots. Ils semblaient si heureux qu’elle se sentit étrangère dans ce lieu. À coup sûr, Catherine était une belle femme raffinée. Lewis avait sûrement fait le bon choix. Lorsqu’il la vit, il stoppa sa marche et toute trace de sourire disparut de ses lèvres. Ils s’observèrent longuement. Catherine sentit que l’atmosphère était devenue pesante. Elle fixa Phillice, se demandant qui est cette magnifique beauté qui pleurait. Puis, elle tourna la tête vers son époux. Alors, elle comprit. Cette femme ravissante était celle qui avait brisé le cœur de Lewis par le passé. Mais que lui voulait-elle alors qu’il venait de se marier ?
Juan attira son attention en disant à haute et intelligible voix :
-Qu’attends-tu pour féliciter les mariés et leur céder le passage ?
C’en était trop pour Phillice. Sans dire un mot, elle courut vers la sortie et sauta dans sa voiture avant de démarrer comme une furie. Lewis ne semblait plus le même. Il était devenu un automate. Le cœur de Catherine se mit à battre la chamade. Lewis ressentait-il encore de l’amour pour cette femme à la beauté extraordinaire ? Non ! Pas ça ! Pas maintenant qu’ils sont unis. Elle lui donna un coup de coude.
-Chéri, ça va ?
-Euh… Oui, oui mon amour. Ne t’inquiète pas.
Ils entendirent Juan s’écrier :
-Ah ! Comme je me sens léger et guéri de mes tourments !
Lewis lui décocha un regard noir et le bouscula avant d’entrainer Catherine vers la sortie. À la réception, il essaya de faire bonne figure mais par moment, son visage s’attristait. Catherine n’en fut pas dupe. Elle sut que le changement d’humeur de Lewis était dû à l’apparition de cette beauté. L’unique chose qui la rassurait, c’est que tous deux étaient légalement mariés. Elle n’avait donc pas à s’inquiéter.
*
* *
*
Cela faisait plus de deux heures de temps que les invités avaient pris congé des nouveaux mariés. Catherine et Lewis devaient passer leur nuit de noce au Ritz et s’envoler le lendemain pour l’île de Majorque où ils passeront leur lune de miel. Couchée sur le lit recouvert de draps soyeux, Catherine attendait Lewis en tremblant. Ce soir, il la rendrait femme pour de vrai. Elle gouterait à des délices et à des sensations qu’elle n’avait encore jamais connus. Elle était vêtue d’un magnifique déshabillé en satin bleu qui soulignait ses courbes généreuses. Où donc était Lewis ? Il lui avait dit qu’il courait à la pharmacie s’acheter un calmant contre le mal de tête et depuis, il n’était pas de retour. Lui était-il arrivé quelque chose ? À moins qu’il se soit rendu chez cette beauté ! Catherine n’en pouvait plus. Elle prit le combiné téléphonique et composa le numéro de téléphone de Lewis mais il ne décrocha pas. Pour tuer le temps, elle se mit à déguster les fraises et la crème chantilly que le traiteur leur avait fait servir. Puis, elle se mit à boire le champagne à grande gorgée. Lorsque Lewis la rejoignit, il était vingt-trois heures. Il fut heureux de constater que son épouse dormait déjà car il était saoul comme trou. Revoir Phillice et surtout la voir en larmes avait eu raison de lui. Il s’était dirigé dans un bar et s’était mis à avaler scotch sur scotch pour noyer son chagrin. Phillice ! Il avait tant rêvé de faire d’elle son épouse ! Mais elle ne lui avait pas laissé le choix avec toutes ses manigances diaboliques. Il était désormais lié à Catherine pour le meilleur et pour le pire. La pauvre ne méritait pas un homme comme lui. Elle était si pure ! Et lui, pauvre imbécile continuait de ressentir de l’amour pour Phillice. C’était plutôt Catherine qu’il devait aimer, chérir ! Ce soir, il ne se sentait prêt à la toucher. Il le ferait lorsqu’il ôtera le souvenir de Phillice de son cœur. Jamais il ne pourrait mentir à Catherine. Jamais il ne pourrait se jouer de ses sentiments. Il se jeta à côté d’elle, posa un baiser sur son front et s’endormit sans ôter son costume de marié.
 
Des coups frappés à la porte de la suite le firent se réveiller en sursaut. Il avait la gueule de bois. Il consulta sa montre. Il était huit heures. Lorsqu’il croisa le regard de Catherine, il baissa les yeux de honte. Cette dernière était magnifique ce matin. Elle avait déjà dû prendre son bain car elle portait une robe de mousseline blanche et avait relevé ses cheveux en un chignon. Elle se dirigea vers la porte qu’elle ouvrit. C’était un garçon de l’hôtel qui apportait leurs petits-déjeuners.
-Tu ferais mieux d’aller prendre un bain, chéri. J’ai commandé expressément des crêpes et des feuilletés aux saucisses comme tu les aimes. J’ai hâte d’être sur l’île de Majorque.
Lewis n’en revint pas. Il la fixa avec attention.
-Allez, sors du lit ! insista-t-elle, en souriant.
-Catherine, à quoi joues-tu ? Pourquoi veux-tu paraitre heureuse alors que je t’aie rendu malheureuse en gâchant notre nuit de noces ? Je suis désolé chérie ; vraiment désolé.
-Ce n’est pas grave. Tu avais de bonnes raisons.
-Non ! Je n’en avais pas ! Tu passes avant tout. Pardonne-moi de m’être soulé comme un trou. Je me rachèterai, je te le promets.
-Suis-je si affreuse que ça, Lewis ? lui demanda-t-elle, en éclatant brusquement en sanglots. Pourquoi m’as-tu fuie le soir de nos noces ? Pourquoi t’es-tu marié avec moi si tu ne veux pas de moi dans ton lit ?
-Oh ! Mon Dieu ! Je suis désolé, Catherine. Vraiment désolé. Pardonne-moi, pardonne-moi chérie, dit-il en la prenant dans ses bras. Ce n’était pas mon intention. J’ai paniqué ! Je ne savais pas si je serais à la hauteur de tes attentes. Je t’aime ma chérie !
-En es-tu sûr ? Ne dis-tu pas ça juste pour me calmer ?
-Non, bien sûr que non ! Je te le promets.
-Où étais-tu ?
-Dans un bar. J’ai un peu trop bu et…
-Avec qui ?
-Personne ! Je te jure que j’étais seul. Ecoute, je vais rapidement me doucher et je serai tout à toi. Je te promets que nous passerons les meilleurs moments de notre vie sur l’île de Majorque.
-D’accord. D’accord chéri.
Lewis se sentait mal de mentir autant à Catherine. Il se sentit encore plus mal de l’avoir chagrinée. Il se promit de tout faire pour réparer ses erreurs. Catherine était une bonne femme et elle méritait d’être heureuse à ses côtés. Lorsqu’il sortit de la douche en peignoir blanc, Catherine baissa pudiquement les yeux. Il eut une idée.
-Sais-tu que tu es éblouissante dans cette robe, ma chérie ? Tu me donnes des idées.
-Des idées ? Quelle idée ? demanda-t-elle, en levant les yeux vers lui.
-J’ai une folle envie de toi.
-Quoi ? Non Lewis, pas maintenant. Le petit-déjeuner risque de refroidir et je n’ai pas mis de déshabillée et…
-Chut ! fit-il en posant un doigt sur sa bouche. Laisse-toi faire !
Elle s’abandonna à lui en fondant dans ses bras. Lewis lui caressa le visage avec amour et enfin, captura ses lèvres en un baiser de feu. Catherine sentit une sensation incroyablement excitante la traverser. À son tour, elle l’embrassa avec passion. Lewis posa les mains sur ses fesses en vue de l’attirer encore plus contre lui. Elle frissonna en sentant son sexe dur qui tendait le peignoir. Elle recula, effrayée mais il la ramena vers lui et la souleva de ses bras puissants avant de l’entrainer jusqu’au lit. Là, il lui ôta sa robe et ses sous-vêtements avec une telle habileté qu’elle n’en revint pas. Puis, il ôta son peignoir. Elle tourna les yeux et le voyant nu mais il l’obligea à le fixer.
-Je suis ton époux, Catherine. Tu n’as pas à avoir honte de moi. D’accord ?
-D’accord.
Elle se laissa guider, ivre de désir. Lewis savait où la toucher, comment la faire gémir. Il lui embrassa le creux du cou, les seins. Sa langue joua avec les pointes durcies, dressées. Les jambes de Catherine tremblaient sous la délicieuse torture. Lorsqu’il plongea entre ses cuisses et que sa langue s’immisça en elle, elle sursauta et laissa échapper un cri de surprise et d’excitation mêlés. Il fit glisser une main possessive le long de son ventre puis la referma sur l’un de ses seins. Puis, d’un seul geste, il plongea en elle. Catherine laissa échapper un grand cri. Lewis la lâcha immédiatement.
-Tu… Tu es vierge ? demanda-t-il, surpris.
-Oui, je l’étais.
-Je t’ai toujours su prude mais jamais je n’aurai imaginé que tu… tu…, fit-il sonné en la lâchant.
-Je t’en prie Lewis, ne m’abandonne pas ! J’ai envie de toi. Je ne regrette rien. J’ai toujours rêvé d’offrir ma virginité à un homme que je chérirai de tout mon cœur. Cet homme, c’est toi. Je t’en prie, fais-moi découvrir d’autres délices.
-En es-tu sûr ?
-Oui, j’en suis sûre.
-Catherine, je te fais la promesse de ne jamais te décevoir. Je prendrai soin de toi comme un bijou précieux.
-Je le sais. Je n’en doute pas un seul instant.
-Merci mon amour, dit-il en lui souriant. Merci de m’aimer autant et de m’avoir offert ce que tu as de plus cher.
-Je t’aime Lewis Henares.
Lentement, il se remit à bouger en elle. C’était une sensation extraordinaire. Le corps de Catherine en était tout électrisé. Lorsqu’elle s’habitua au va et vient, il la pénétra de plus en plus profondément. Un cri d’extase lui échappa comme un orgasme brutal et délicieux et la terrassa.
-Merci Lewis, dit-elle avant de sombrer doucement dans le sommeil, ivre de bonheur.
Lewis la regarda fixement tout en lui caressant le visage. Catherine était une perle. Désormais, il veillerait sur elle comme la prunelle de ses yeux. Elle ne s’était point offerte à d’autres hommes, l’attendant patiemment. Phillice et lui, c’était bel et bien terminé.
*
* *
*
Lorsqu’elle se réveilla, elle ne fut pas surprise de trouver Lewis penché sur elle. Il lui caressait le visage avec amour. Il était habillé, séduisant dans une chemise en coton oxford bleu pâle et un pantalon blanc au pli impeccable. Elle lui sourit.
-J’ai honte. Je me suis endormie.
-Mais non ! Tu n’as pas à avoir honte ! Je suis content que tu te sois reposée. J’ai commandé ton plat préféré pour le déjeuner : une salade de fruits de mer.
-Génial !
-Après le déjeuner, nous nous rendrons à l’aéroport.
-Oui. Je me dépêche de me débarbouiller. Euh… Lewis, peux-tu fermer les yeux ? Je veux me lever du lit.
-Bébé, nous sommes mari et femme. Tu devrais t’habituer à apparaitre nue devant moi.
-Bon, d’accord, fit-elle, en baissant les yeux.
-Bon, ok. Pour cette fois, je ferme les yeux.
-Oh ! Merci bébé ! fit-elle, en lui sautant au cou.
Lewis rit. Une heure plus tard, ils étaient en route pour l’aéroport. Ils embarquèrent dans l’avion en partance pour l’île de Majorque. Une fois dans leur suite à l’hôtel Mirador à Valldemossa, ils refirent l’amour. Plus tard, Lewis offrit à Catherine, son cadeau de mariage. Il s’agissait de la clé d’une Séville blanche décapotable. Heureuse, Catherine lui sauta au cou et le couvrit de baisers. A son tour, elle lui offrit un appareil photo numérique avec un objectif panoramique. Il leur ferait de belles photos de souvenir. Emu, Lewis l’embrassa tendrement et la serra longtemps dans ses bras. Catherine se dit qu’elle n’avait pas à craindre la magnifique créature qui était venue à leur mariage. Lewis l’aimait et c’était à son avis, la chose la plus importante.
Les jours qui suivirent, ils visitèrent les sites touristiques tels que la Chartreuse de Valldemossa, ancienne abbaye espagnole construite à partir du seizième siècle et reconstruite dans un style néoclassique au dix-huitième siècle. La Cathédrale de Palma, le Château de Belever, les Patios de Palma de Majorque, le Port de Palma, la Place de la mairie de Palma et la Plaza Mayor, haut lieu touristique et cœur de la ville où convergent les rues piétonnes. Ils y dégustèrent de très bons jus frais. Ces moments passés sur l’Île de Majorque les rapprochèrent énormément. Ils devinrent plus complices. Lewis semblait avoir oublié Phillice. Il était devenu plus gai.
 
CHAPITRE III DE BEAUTE FATALE:
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Cedistic © 2014 -  Hébergé par Overblog