L'extrait de AMOUR IMPOSSIBLE? Chapitre 1

  • Roseline Nkezabahizi

CHAPITRE 1 :

Assise dans un fauteuil moelleux, les jambes gracieusement croisées, Carmen Hasting O’Brien incarnait l’image de la femme riche et hautaine. Agée d’une quarantaine d’années, Carmen est une blonde aux cheveux toujours coiffés au vent. Elle était de taille moyenne et possédait des yeux gris de sorte que son regard donnait l’impression d’être froid. Cependant, on pouvait la qualifier de jolie femme. Ce matin, elle était vêtue d’un tailleur de lin écru très élégant. Elle ne cessait pas de tortiller les boucles de ses cheveux tant elle était angoissée. Et pourtant, elle n’avait aucune raison de l’être puisqu’elle avait épousé l’un des hommes les plus puissants de l’Angleterre et avait eu de ce mariage, trois magnifiques enfants à savoir deux garçons et une fille. Son préféré était l’aîné. Son petit Jason, son cher Jason adoré !

Des pas précipités la firent sursauter. C’était Ashley Hasting O’Brien qui venait de descendre l’escalier quatre par quatre. Ashley était une jolie jeune fille aux formes parfaites mais terriblement gâtée par ses parents. Elle portait un pantalon et un chemisier couleur saumon, son manteau sur les bras. Ses cheveux flottaient librement sur ses épaules.

-Oh la la ! Ambre doit être furieuse. Il faut que je me dépêche de la rejoindre. Je suis déjà très en retard.

-Qu’avez-vous de si urgent à faire ce matin ?

-Nous sortirons bientôt une nouvelle collection de lingerie fine aussi devons-nous rédiger une demande d’assistance financière à adresser à papa. Tu sais qu’il est notre principal donateur et qu’il nous trouve toujours des sponsors.

-Je pourrai également vous donner un coup de pouce si vous le souhaitez.

-Ce sera génial, maman !

-Embrasse Ambre de ma part et dis-lui que je compte les jours pour que celui où Jason se décidera à l’épouser arrive rapidement.

-Je n’y manquerai pas, maman.

-À ce propos, j’ai demandé à sa mère de passer me voir pour affaire.

-Ah ! Mère, je te sens préoccupée. Qu’y-a-t-il ?

-C’est ton père.

-Papa ? Qu’a-t-il ?

-Je l’ai surpris à maintes reprises en train d’avaler des cachets. Il évite toujours mes questions. Le plus grave, c’est que je l’ai surpris la nuit dernière en train de rédiger une très longue missive.

Ashley fronça les sourcils.

-Ne t’inquiète pas, mon ange. Je parlerai sérieusement avec lui ce soir. Allez, vas-y !

-D’accord maman.

-Bonne journée, ma princesse.

-Merci maman. À toi pareillement.

Ambre McMahon, la fiancée de son aîné, était également sa meilleure amie. Toutes deux avaient eu l’idée géniale de s’associer en vue de créer la boutique ‘’O’Brien et McMahon Underwear’’.

Carmen jeta un coup d’œil à sa montre Cartier. Il était neuf heures cinq. Vilma était en retard d’une quinzaine de minutes, ce qu’elle déprécia. Andres, le cadet, descendit en baillant, vêtu d’un simple short. C’était un garçon capricieux qui ne vivait que pour l’alcool et les jeux. Il ramenait toujours des dettes à la maison ; surtout lorsqu’il se rendait à Las Vegas. Carmen perdit son sang-froid en le voyant :

-Andres ! Sont-ce des manières ? Comment peux-tu te présenter en short au salon ?

-Ah ! Maman, pas de remontrances ce matin s’il te plaît ! J’aimerai piquer une tête dans la piscine. Demande à Elvire de m’apporter un verre de jus de fruits.

Carmen le regarda s’éloigner, furieuse. Cet enfant était une véritable plaie. Il refusait de travailler. Au moins, tous deux avaient quelque chose en commun car elle aussi détestait travailler. Elle préférait voyager de par le monde. Son époux Williams et Jason ne travaillaient-ils pas pour qu’elle soit à l’abri de tout souci financier ? Elle poussa un soupir et demanda à Elvire d’apporter le jus de fruits de son fils. Vilma fit son apparition, vêtue d’un court ensemble veste de couleur bleu-ciel. Veuve depuis cinq années, elle s’était lancée dans la décoration d’intérieur et en était devenue une experte. Elle espérait que sa fille Ambre épouserait rapidement Jason afin qu’elles puissent jouir pleinement de la fortune colossale des Hasting O’Brien.

-Ma chérie, je suis désolée. Je suis tombée dans un embouteillage monstre.

-Ce n’est pas trop tôt !

-Excuse-moi Carmen. Je te fais la promesse que cela ne se reproduira plus.

-Que puis-je t’offrir à boire ?

-Un verre de Sherry, pourquoi pas ?

-Elvire ! appela-t-elle.

La servante accourut.

-Servez un verre de Sherry à Vilma.

-Tout de suite, madame.

-Ah ! Ma chère Carmen, je rencontrerai mon millionnaire bientôt.

-Vraiment ?

-Devine où je passerai les quelques mois à venir ! Auprès du décorateur français Claude Dalle.

-Tu plaisantes ?

-Oh que non ! Je compte bien m’y accrocher.

-Eh bien, avant que tu ne t’envoles pour Paris, je souhaiterai que tu refasses la décoration du salon. J’ai vu dans un catalogue des tapis chinois qui m’ont fait rêver. Je vais le chercher pour que tu y jettes un coup d’œil.

-D’accord.

-J’en ai pour une minute ou deux.

-Euh…Carmen, et ton garçon ? Je parle d’Andres.

-À la piscine.

-Ah !

Carmen une fois hors de vue, Vilma courut le retrouver.

-Hé oh ! Mon apollon !

-Vilma, vieille peau, comment vas-tu ?

-Arrête de m’appeler vieille peau et sors plutôt pour que je puisse t’admirer.

-D’accord.

Vilma dévora des yeux la poitrine musclée du jeune homme avec une envie non dissimulée. Elle en était si folle !

-Andres, pourrons-nous nous retrouver ce soir au ‘’Granchester hôtel’’ ? J’ai une forte envie de toi.

-Ce soir, j’ai d’autres projets.

-Tu ne peux pas me faire ça ! Regarde, j’ai mille livres sterling ici pour toi. Tu les veux, n’est-ce pas ?

-Tu me sauves la vie, Vilma. Je pourrai rembourser mes dettes au jeu grâce à toi.

-Coquin ! Au fait, tout est arrangé. Nous pourrons nous retrouver à Paris sans problème. J’ai fait croire à ta mère que je vais rencontrer voir Claude Dalle. Tu t’imagines ?

Andres éclata de rire.

-Maman est une idiote. Elle est tellement imbue de sa personne qu’elle ne voit que le bout de son nez. Viens par ici, Vilma !

Elle s’approcha de lui et il l’embrassa passionnément. Vilma fondit aussitôt comme du beurre au soleil.

-Epouse-moi, Andres. Avec ta fortune, je serai riche et…

-Ne rêve pas, Vilma ! Papa n’acceptera jamais un tel mariage. Il dira que tu m’as vu lorsque je portais les couches.

« Si seulement le vieux pouvait mourir ! » pensa-t-elle intérieurement.

Andres lui pinça les fesses.

-Va rejoindre ma mère ! Il ne faut surtout pas qu’elle nous voit ensemble.

-Oui, tu as raison. Je t’aime, Andres.

-C’est ça ! fit-il avant de replonger dans la piscine.

Les dieux furent de son côté car lorsqu’elle retourna au salon, elle ne trouva pas Carmen. Cette dernière la rejoignit une minute après.

-Excuse-moi, Vilma. J’ai reçu un coup de fil des USA. Voici le catalogue !

*****

Pendant ce temps, dans les entreprises Hasting O’Brien, tous les cadres attendaient le P.D.G. dans la salle de réunion depuis une trentaine de minutes ; ce qui n’était jamais arrivé auparavant. Il se trouvait pourtant dans son bureau. En tant que D.G. et fils du grand patron, Jason annonça qu’il allait chercher son père. Il le trouva très pâle.

-Père, ne te sens-tu pas bien ?

-Si. Tout va bien, mon garçon.

-Mais alors, pourquoi t’es-tu enfermé ? Aurais-tu oublié la réunion ?

-Non, j’avais quelque chose de très important à terminer. Jason, conserve précieusement cette enveloppe. Elle est très importante. Tu comprendras plus tard.

-Tu me fais peur, papa. Tu sais, tu peux te confier à moi.

-Oui, je sais que tu es un garçon pétri de sagesse mais le moment n’est pas encore venu. Allons rejoindre les autres !

Avant de sortir du bureau, il y jeta un regard circulaire. Puis, se tournant vers son fils, il l’étreignit fortement et dit :

-Je suis très fier de toi, mon garçon. Je sais que je peux compter sur toi pour me remplacer valablement en mon absence car je sais pondérer et doté d’une ouverture d’esprit.

-Tu me fais peur, papa.

-Promets-moi que tu feras tout ce que je te demanderai. Promets-le moi, mon fils.

-Je te le promets papa, fit-il, les larmes aux yeux.

Il avait un mauvais pressentiment.

-On y va !

Jason lui emboîta le pas. Son mobile se mit à sonner. Il s’excusa auprès de son père et décrocha :

-Allô ! Ambre ?

-Chéri, pourquoi ne m’as-tu pas appelée ce matin pour me souhaiter une bonne journée ?

-Excuse-moi chérie. J’ai trop de travail en ce moment.

-Il faut que tu te relaxes un peu. Ça te dirait qu’on déjeune ensemble ce midi ?

-Non, je n’aurai pas le temps. Excuse-moi mais je dois raccrocher.

Ambre n’en revint pas. Elle se tourna vers Ashley :

-Je crois que ton frère ne m’aime plus. Il a la manie de se débarrasser de moi à tout moment.

-Ne lui en tiens pas rigueur. Il est surmené. De plus, maman lui a fait promettre que tu seras sa belle-fille. Tu n’as donc pas à t’en faire.

Avant d’entrer dans la salle de réunion, Williams dit à son fils :

-Je sais ce que ta mère t’a dit en ce qui concerne Ambre mais je te demande de réviser ta décision quant à lier ton destin au sien car je trouve sa mère trop matérialiste. Elles auront vite fait de dilapider ma fortune.

-Cela n’arrivera pas, papa.

*****

Tous avaient pris place autour de la grande table en acajou. Il s’agissait du directeur des ventes au centre, du responsable de la publicité, de la directrice du personnel et du directeur financier. Dès que Williams Hasting O’Brien fit son apparition, tous se levèrent.

-Bonjour à tous. Veillez m’excuser pour ce retard considérable. Cela ne se reproduira plus. Je ne me perdrai pas en inutiles préambules vu l’heure à laquelle nous commençons. Veillez-vous asseoir ! Monsieur Ashford, faîtes sortir le registre des comptes s’il vous plaît !

-Le voici, monsieur.

Au moment où il voulut le prendre, il laissa échapper un cri de douleur et porta les mains à sa tête en gémissant :

-Ma tête ! Ma tête !

Tous sursautèrent. En deux enjambées, Jason fut près de lui.

-Papa, oh papa ! Que t’arrive-t-il ?

-Prends soin de ta sœur ! dit-il avant de s’effondrer dans ses bras.

Pendant un instant, personne ne réagit tant les choses s’étaient vite passées. Jason fut le premier à retrouver l’usage de la parole :

-Appelez vite une ambulance ! J’appelle de ce pas notre médecin de famille.

Tous s’activèrent. Jason tremblait comme une feuille. Il aimait tellement son père ! Pourvu qu’il s’en sorte sinon, il ne s’en remettrait jamais.

L’ambulance arriva dix minutes après. Jason et Ashford y montèrent. Le premier se souvint de l’attitude et des paroles bizarres de son père. Pourvu que ce ne soit pas ce à quoi, il pensa !

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