L'extrait de Amour Impossible? Chapitre 2

  • Roseline Nkezabahizi

CHAPITRE 2 :

Carmen en avait assez d’attendre Jason et Williams. À peine s’attabla-t-elle qu’Elvire vint lui remettre le portatif.

-Madame, un appel de votre fils Jason. Il dit que c’est urgent.

-Jason ? Passez-le-moi ! Allô mon cœur, que se passe-t-il ?

Il lui répondit par des sanglots étouffés.

-Bébé, qu’est-ce qui ne va pas ?

-C’est papa. Il s’est évanoui en pleine réunion de travail.

-Quoi ?

-Cela fait près d’une heure que nous sommes à la clinique. Le docteur Hearne vient de m’apprendre que papa souffre d’un anévrisme et qu’il a eu une attaque cérébrale. Il m’a assuré qu’ils font tout leur possible pour le sauver.

-Oh mon Dieu ! J’arrive tout de suite. Seigneur ! Que vais-je dire à Ashley et à Andres ?

-Je les appelle dès que je raccroche.

Carmen se mit à la recherche du chauffeur comme une folle. Elle arriva à la clinique au même moment qu’Ashley et Ambre. Ashley se jeta dans ses bras.

-Dis-moi que c’est une blague, maman ! Papa est si fort ! Il ne peut logiquement pas se trouver ici.

-Allons retrouver Jason. Il nous apprendra davantage. Ambre, merci de l’avoir accompagnée.

-Madame, vous n’avez pas à me remercier.

A la vue de Jason, elles se jetèrent dans ses bras.

-Qu’en est-il ? Y a-t-il du nouveau ?

-Non.

-Chéri, sois fort ! Je suis avec toi.

-Merci Ambre, dit-il, les yeux rouges. Je ne pourrai décidemment jamais compter sur mon frère. Il ne répond même pas au téléphone.

-Ce fainéant doit être encore en train de se saouler, dit Ashley d’un ton morne. Oh mon Dieu ! Pourvu que mon papa chéri s’en sorte !

-Veux-tu que j’aille te chercher du café, mon amour ?

-Non, merci Ambre. J’ai la gorge nouée. Je ne peux rien avaler.

-Déstresse s’il te plaît ! Papa a toujours été d’une nature combattive. Maman, je vais nous chercher du café.

-D’accord Ashley.

-Je reste auprès de vous, annonça Ambre.

A peine s’éloigna-t-elle que le neurochirurgien fit son apparition, suivi du docteur Hearne. Tous deux semblaient exténués. Jason, Carmen, Ambre et Luke se ruèrent vers eux.

-Hearne, comment va-t-il ?

Les deux docteurs baissèrent la tête.

-Bon sang, parlez ! fit Jason en le secouant. Ne voyez-vous pas dans quel état nous sommes ?

-Hearne, je vous laisse le soin de leur annoncer la nouvelle, dit le neurochirurgien avant de s’éloigner.

-Williams est mort il y a dix minutes de cela. Le sang est monté à son cerveau et la poche qui s’y était formée a éclaté. Nous n’avons rien pu faire. Je suis vraiment désolé. Je ne comprends pas comment cela a pu se produire si tôt. Je lui avais conseillé de se reposer au maximum et d’éviter tout stress. Mon confrère lui-même l’avait mis sous traitement. Apparemment, il ne suivait pas nos conseils à la lettre. Encore une fois, je suis désolé. Williams était un homme si bon !

C’en fut trop pour Carmen. Elle tomba dans les pommes. Quant à Jason, il porta la main à sa bouche, choqué, tandis que des larmes ruisselaient sur ses joues. Luke Ashford lui tapota l’épaule. Le docteur Hearne s’occupa aussitôt de Carmen. Ambre ne sut que dire. Elle voulut prendre Jason dans ses bras mais il la repoussa gentiment en disant :

-Je veux voir le corps de mon père. Je ne réalise toujours pas ce qui vient de se passer. Nom de Dieu ! Je lui parlais, il y a à peine une heure ! Occupe-toi d’Ashley s’il te plaît !

Sur ce, il s’éloigna. Ashley arriva sur ses entrefaites. Lorsqu’elle vit leurs mines déconfites, elle paniqua et laissa tomber les tasses de café qu’elle tenait.

-Qu’est-il arrivé ? Où est ma mère ? Où est Jason ?

Ambre la prit dans ses bras.

-Sois forte, Ashley ! Ton père vient de mourir.

-Quoi ? Ce n’est pas possible ! cria-t-elle comme une démente. Papa ne peut pas me faire cela ! Je suis sa princesse. Il ne peut pas m’abandonner !

-Du calme, Ashley, du calme ! dit Luke en voulant la prendre dans ses bras. C’est difficile mais vous devez être forte.

-Taisez-vous ! cria-t-elle. Qui vous a permis de vous mêler de ce qui ne vous regarde pas ? Vous n’êtes pas de notre famille. Vous êtes un simple employé. Allez-vous-en !

-Je n’irai nulle part. Savez-vous pourquoi ? Parce que monsieur Williams a toujours été comme un père pour moi et je l’ai toujours idolâtré.

Furieuse, Ashley le bouscula et se mit à courir comme une folle.

-Où vas-tu ? cria Ambre.

-Voir s’il est vraiment mort car je ne peux pas le croire.

Ambre poussa un soupir.

-Vous ferez mieux de la suivre, dit calmement Luke. Elle a besoin de vous.

-Oh non ! J’ai une peur bleue des cadavres. Rien que d’en parler, j’ai des frissons. Je reviens dans un instant, dit-elle, avant de s’éloigner de sa démarche fatale.

Luke secoua la tête. Il appela ensuite ses confrères pour les tenir informés de la situation. Lorsque Vilma apprit la nouvelle, elle laissa échapper un sifflement.

-Ce n’est pas croyable ! Le vieux est enfin mort !

-Quand je pense que Jason est le premier héritier de la famille ! Je l’aurai non seulement pour moi mais encore, j’aurai sa fortune.

-Il est important de se marier sous le régime de la communauté de bien.

-Maman, tu dois impérativement venir ici. Il faut que Jason et Carmen remarquent ta présence à leurs côtés.

-J’accours. Andres est-il avec vous ?

-Cet alcoolique ? Non maman.

- À tout de suite ! fit-elle, avant de raccrocher.

Vilma se mit à penser. Ce matin, elle avait souhaité la mort de Williams et voici que son souhait venait de se réaliser. Andres pourrait désormais l’épouser en toute tranquillité. Le pauvre ne savait sûrement pas que son père venait de tirer sa révérence. Elle allait l’appeler de ce pas. Elle eut beau essayer, elle ne l’eut pas au bout du fil. Elle décida finalement d’appeler Marcus, le meilleur ami d’Andres. Celui-ci décrocha aussitôt :

-Allô !

-Marcus, où es-tu ? Andres est-il avec toi ?

-Qui est à l’appareil ?

-Voyons Marcus, c’est madame McMahon !

-Ah ! Comment allez-vous, madame ?

-Très mal. Andres est-il avec toi ?

-Oui madame. Nous sommes dans mon bar où mon orchestre répète. Je vous le passe.

-Merci Marcus. Tu es très serviable.

-Allô ! Vieille peau, décidément, tu n’es pas prête à me lâcher !

-L’heure n’est pas à la plaisanterie, Andres. Ton père vient de quitter le monde des vivants. Tes frères sont en ce moment à la clinique du docteur Hearne. Je crains que notre voyage ne tombe à l’eau.

-Tu… Parles-tu sérieusement ?

-Je ne peux pas plaisanter avec une chose aussi sérieuse.

-Mon Dieu ! Je m’y rends tout de suite. Merci Vilma.

-Attends chéri ! Je t’aime et je suis de tout cœur avec toi.

-Fous-moi la paix avec ton amour à la noix ! fit-il avant de raccrocher.

-Que se passe-t-il ? Tu es devenu tout pâle !

-Mon père vient de mourir.

-Quoi ?

-J’y vais. Il faut que je sache ce qui s’est passé.

-Je viens avec toi, mon pote.

-Merci. Tu es vraiment un frère, Marcus.

*****

Ce soir là, régnait une atmosphère remplit de tristesse dans la demeure des Hasting O’Brien. Les membres de la famille pleuraient en silence. Ashley et Andres s’étaient refugiés dans les bras de leur mère. Jason quant à lui, tournait en rond avec la photo de son père dans la main. Ambre et Vilma annoncèrent leur départ d’une toute petite voix. Il était vingt-trois heures.

-Vilma, Ambre, je vous remercie sincèrement d’être restées si longtemps avec nous, dit Carmen en les embrassant. Rentrez bien !

-Nous reviendrons demain, annonça Vilma.

-Jason, Ashley, Andres, soyez forts, ok ! fit Ambre.

Jason posa un doux baiser sur ses lèvres et lui caressa la joue. Elles s’en allèrent.

-Où étais-tu ce matin, Andres ? demanda calmement Jason.

-S’il te plaît, ce n’est pas le moment de me poser ce genre de questions. Le plus important, c’est que je sois ici maintenant. Ma petite maman chérie, fit-il en se tournant vers elle, qu’as-tu décidé en ce qui concerne l’inhumation de papa ?

Ashley éclata de plus bel en sanglots.

-Je ne veux pas entendre parler d’obsèques ! cria-t-elle, avant de courir vers sa chambre.

Jason s’élança à sa poursuite.

-Andres, Andres ! Pour l’instant, je n’ai pas la force de décider quoi que ce soit. Mais une chose est sûre, ton père aura des funérailles dignes de son nom.

-Tu l’as beaucoup aimé, n’est-ce pas maman ?

Carmen poussa un soupir et dit :

-J’en étais même folle. Si tu savais tout ce que j’ai dû faire pour qu’il s’intéresse à moi !

-De quoi parles-tu maman ?

-Oh ! N’y fais pas attention. Va me chercher du thé chaud s’il te plaît !

-D’accord maman. Ah ! Lorsque pépé Josh et mémé Mona rentreront de leur voyage et qu’ils apprendront la nouvelle, ils en seront bouleversés. Ils aiment tellement papa !

Carmen essuya une larme qui lui échappa.

*****

-Puis-je entrer, sœurette ?

-Entre Jason !

-Ashley, oh ma petite sœur chérie, reprends-toi s’il te plaît ! Lorsque je te voie dans cet état, mon cœur saigne.

-Je ne peux pas m’empêcher de pleurer, Jason. Crois-tu que je resterai toujours la fille chérie de papa ? Sa petite princesse ?

-Bien sûr qu’oui ! Sais-tu qu’avant de mourir, il m’a demandé de prendre soin de toi ?

-Oh mon Dieu ! Même à cet instant, il a eu une pensée pour moi, dit-elle, en pleurant de plus bel.

-Tout doux, frangine ! fit-il en la prenant dans ses bras. Tout doux, ok ?

-Tu seras mon nouveau père, n’est-ce pas Jason ? Jamais je ne me résoudrai à me séparer de toi si ce n’est pour te voir avec Ambre.

-Je serai toujours là pour toi, sœurette.

-Merci Jason. Tu es un ange !

-Toi aussi, petite sœur.

un instant, personne ne réagit tant les choses s’étaient vite passées. Jason fut le premier à retrouver l’usage de la parole :

 

-Appelez vite une ambulance ! J’appelle de ce pas notre médecin de famille.

Tous s’activèrent. Jason tremblait comme une feuille. Il aimait tellement son père ! Pourvu qu’il s’en sorte sinon, il ne s’en remettrait jamais.

L’ambulance arriva dix minutes après. Jason et Ashford y montèrent. Le premier se souvint de l’attitude et des paroles bizarres de son père. Pourvu que ce ne soit pas ce à quoi, il pensa !

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