L'extrait de Amour Impossible? Chapitre 4

  • Roseline Nkezabahizi

CHAPITRE 4 :

-Maman, sais-tu pourquoi Jason a insisté pour que nous soyons tous présents au dîner ? demanda Ashley.

-Je n’en ai pas la moindre idée, ma chérie.

-Et toi, Andres ? Sais-tu quelque chose ?

-Pas plus que toi.

-Bonsoir ! fit Jason qui venait de les rejoindre. Pardonnez mon retard. Je devais absolument régler certains détails au sein de la société-mère étant donné que je m’envole demain pour Paris. Je dois y rencontrer des partenaires commerciaux.

-Il est temps qu’Andres te donne un coup de main, dit Carmen. Tu te surmènes trop.

-Pas de ça ce soir, s’il vous plaît ! fit Andres. D’ailleurs, j’ai une faim de loup. Dînons voulez-vous !

Jason s’attabla en souriant :

-Cela me fait plaisir de nous voir tous réunis autour d’une même table comme autrefois.

Ils échangèrent un sourire. En effet, depuis le décès de leur père, ils n’avaient plus partagé le repas ensemble. Après le dîner, ils passèrent au salon prendre le thé.

-De quoi voulais-tu nous entretenir, mon chéri ? demanda Carmen.

Jason toussota et annonça brusquement :

-J’ai retrouvé la trace de Sheridan Souraïna Marakek. Aussi, de la France, irai-je aux îles Fidji la rencontrer.

Tous laissèrent tomber leurs tasses.

-Comment as-tu osé nous poignarder dans le dos ? s’écrièrent-ils. Dis-nous qu’il s’agit d’une plaisanterie de mauvais goût !

-Non, ça ne l’est pas. J’ai engagé un détective aux îles Fidji pour la retrouver et il m’a annoncé ce matin qu’il l’a effectivement retrouvée.

-Bon sang ! Cet argent aurait pu servir pour l’organisation du défilé qu’Ambre et moi, nous apprêtons à lancer ! fit acidement Ashley.

-S’il te plaît, arrête avec tes crises de jalousie stupides ! répliqua-t-il.

-Maman, l’as-tu entendu ? Moi, jalouse de cette peau foncée !

-Euh… Jason, c’est bien que tu l’aies fait rechercher. J’ai longuement réfléchi à cette situation, dit posément Carmen.

Tous ouvrirent des yeux ronds.

-Parles-tu sérieusement, maman ?

-Oui. Je pense que l’acte de Jason tombe à point nommé.

Ashley et Andres n’en revenaient pas. Ils fixèrent leur mère, abasourdis.

-Nous allons lui offrir quelques millions car elle doit sûrement être sans un sou. En retour, elle signera une procuration dans laquelle elle renoncera à sa part d’héritage. Elle n’y verra que du feu. Elle ne doit surement rien connaitre au monde des affaires.

Choqué par les propos de sa mère, Jason demeura la bouche grandement ouverte. Par contre, Andres et Ashley applaudirent et couvrirent celle-ci de baisers.

-Maman, je te reconnais enfin. Je suis d’accord avec toi. Ton idée est géniale ! fit Andres.

-Je suis du même avis qu’Andres, maman, dit Ashley. C’est l’idée la plus ingénieuse que j’ai entendue de toute ma vie.

-Alors Jason, qu’en dis-tu ?

-Je dis que ce n’est pas juste, maman.

-Ah ! Oui ? Trouves-tu juste ce que ton père m’a fait ?

-Frérot, écoute…

-Vous, taisez-vous ! Maman, ne m’oblige pas à te regarder d’un œil différent. Père m’a confié Sheridan avant de mourir. Je me dois de respecter les souhaits d’un être qui n’est plus.

-Voyons, Jason !!!

-Non, maman ! Je ne marcherai pas dans une telle combine. J’irai la chercher et elle touchera sa part d’héritage, que vous le voulez ou non !

-Es-tu devenu fou ? Où comptes-tu la loger une fois à Londres ?

-Dans la demeure familiale, bien entendu.

-Jason, c’est maintenant que je me rends compte que tu es comme Ni…

-Comme qui, maman ?

-Euh…rien. Je constate seulement que le sang appelle le sang.

-Je ne comprends rien à tes dires, maman. Voici le numéro de téléphone de l’hôtel où je descendrai à Nadi. Si tu désires me joindre…

-Ce n’est pas possible ! cria-t-elle désespérément. Mon premier fils me lâche au moment où j’ai le plus besoin de lui. Non ! Non ! fit-elle, en éclatant en sanglots.

-Maman, je…

-Ne t’approche pas d’elle ! cria Andres. Tu as fait ton choix aussi, assume-le !

-Va-t’en, sale traître ! cria à son tour Ashley.

Jason poussa un soupir et tourna les talons. Les dés étaient jetés. Il ne pouvait plus reculer.

-Ne lui en voulez pas, les enfants. Je le comprends.

-Comment peux-tu le comprendre, maman ?

-Ashley, ne te rends-tu pas compte que maman n’aime que son traite de fils ? Nous ne comptons pas à ses yeux.

-Ne dis pas de bêtises ! Elle nous aime tous de la même façon. Mon Dieu ! Que nous arrive-t-il ? Papa n’aurait pas dû mourir maintenant.

 

Tard dans la nuit, Jason sentit qu’on frappait à la porte de sa chambre. Il alla ouvrir, les yeux remplis de sommeil.

-Ashley ! Mais que fais-tu là, à une heure aussi tardive ?

-Jason, je t’en supplie, ne nous fais pas ce coup là ! Ne nous trahie pas ! Je ne pourrai jamais l’accepter. Tu risques de tuer notre pauvre mère. Pense-y, ok ?

-Et voilà, c’est reparti !

-Réfléchis encore Jason ! La nuit porte conseil.

-Puis-je te poser deux questions ?

-Je t’écoute.

-As-tu vraiment aimé papa ?

-Bien sûr qu’oui même si je lui en veux de nous avoir trahis.

-Dans ce cas, comment peux-tu rejeter son sang ?

-Tu veux dire ce sang coloré ?

- Appelle-la comme tu veux. Mais moi, je suis prêt à mettre ma main au feu qu’elle aurait était une pure anglaise, tu ne l’aurais pas aimée davantage.

-Oh ! Ce que tu es odieux, parfois ! Je retourne dans ma chambre.

-Bonne nuit, petite sœur, fit-il avant de refermer la porte.

« Mon Dieu, pourvu que j’ai fait le bon choix. Dans le cas contraire, je m’en voudrai à mort. » Pensa-t-il avant de se rendormir.

 

Dans la demeure des Hasting O’Brien, régnait une atmosphère tendue. Carmen avait demandé qu’on lui monte son petit-déjeuner contrairement à ses habitudes. Ashley dédaigna la boutique et se rendit dans un gymnase pour noyer sa souffrance dans le sport. Pour la première fois, Andres se rendit dans les entreprises Hasting O’Brien afin d’apprendre leurs modes de fonctionnement. Il craignait en effet que sa prétendue sœur ne vienne tout lui arracher sans qu’il ne sache comment défendre ses intérêts. Il s’installa dans le bureau directorial afin de marquer sa présence. Tant pis si cela ne plut pas à certaines personnes comme Luke Ashford.

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